Or
donc continuons notre visite chez mon pote Christian* (*nom connu de
la rédaction). Alors que je regardais
dans un coin un
circuit rond
de train sans grand intérêt apparent,
il me dit : "Ce petit train est indissociable de la musique
qui l'accompagne. Est-ce que ça te rappelle quelque chose ?"
"Ben non, ça ne me dit rien mais je suis sûr que tu vas
m'expliquer tout ça".
Et
là, bien entendu, des tas de souvenirs sont remontés à la surface.
Les 50 ans et moins ne doivent rien savoir de tout ça (petite
digression : l'autre soir et même une bonne partie de la nuit,
je fêtais l'amitié avec trois potes : un pharmacien, un
chimiste et un patron de bistrot. Je leur ai dit que j'ai vu que
j'avais pris de l'âge au moment où je me suis aperçu que je
passais plus de temps à discuter avec les pharmaciennes qu'avec les
patronnes de bistrot…).
Bon !
Donc les 50 ans et moins n'ont pas connu ça : le petit
train-rébus de l'ORTF (Office
de Radio-Télévision Française). Pour
bien comprendre le pourquoi du comment de ce petit train, un peu
(tout petit peu) d'histoire.
L'invention
de la télévision est datée de 1924 (Claude
Lelouch a
dit
que son père Simon aurait acquis en 1937 le 7ème poste
de télévision en France).
En
1943, l'armée d'occupation installe un studio à la rue Cognacq-Jay
à Paris (qui ne se souvient pas de Léon Zitrone terminant ses
interventions par "A vous Cognacq-Jay") pour diffuser des
émissions à l'intention des soldats du IIIème Reich hospitalisés.
En
1949, la télévision s'adresse encore à un nombre très restreint
de Français. Seuls 297
foyers possèdent
un poste. Un premier journal télévisé est diffusé le 29 juin
1949, une redevance sur
les récepteurs (postes) de télévision est fixée. Le Tour
de France s'invite
sur les écrans.
Dans
les années 50, la
technique est désormais maîtrisée, ce sont les programmes qui vont créer l'événement. Ainsi, la retransmission en direct
du couronnement d'Elisabeth
II marquera
les esprits. Les émissions mythiques se succèdent, La
Vie des animaux, La
Piste aux étoiles, La
caméra explore le temps, 5
colonnes à la une, Discorama...
Les premiers feuilletons apparaissent.
Mais
les pannes étaient relativement fréquentes et pour meubler les
"trous", Maurice Brunot a créé le petit train-rébus
(diffusé pour la première fois le 15 septembre 1960) pour servir
d'interlude. En avril 1963, il est remplacé par le Petit Train
de la mémoire.
Un interlude est
donc une émission courte diffusée pour meubler ce trou dans la
grille de diffusion ou lorsqu'un problème technique interrompt cette
diffusion. Les pannes sont plutôt rares aujourd'hui.
Ben
voilà, j'en ai fait une petite vidéo comme d'hab :
Et
maintenant l'original :
Et,
bonus pour vous, une vidéo trouvée sur Youtube (merci
Lerenifleur) :
un pot-pourri des "Jingles" de l'époque.
Bon
alors à plus tard si vous le voulez bien ! Et en passant, un coucou à mon pote Rapace aux Longues Plumes (passé chef immédiat de la Tribu des Huit Bisons, sise au pied du Grand Canyon de Covatannaz, pays oublié du Grand Manitou. A ce titre, il était détenteur de la gibecière à écus et qu'il ouvrait, mais l'eut-il ouverte une fois, très parcimonieusement d'où l'état d’extrême pauvreté des territoires de cette malheureuse tribu).