Le
"Phonoliszt Violina" est certainement la pièce la plus
compliquée du Musée.
Construit en Allemagne vers 1916, il s'agit d'un
piano mécanique accompagné de trois violons. Sur la partie
supérieure, on y voit un arceau (en crin de cheval) qui va servir
d'archet et qui va varier de vitesse en fonction des nuances. Les
violons vont s'appuyer ou se retirer de l'archet. Etant donné que
les violons ne peuvent pas bouger autrement que d'avant en arrière
et vu la position des cordes, il n'y en a qu'une utilisée par
violon : 1 corde en mi, une en ré et une en la. La corde de
sol, qui y est, n'est pas utilisée ; il faudrait un quatrième
violon mais il n'y a pas forcément la place… Les doigts des
violonistes sont remplacés par des électro-aimants muni de tiges et
de "tampons" qui vont pincer la corde. Cet orchestrion a
été acheté en 1953 au patron de l'hôtel-restaurant "L'Ecusson
vaudois" à Yverdon-les-Bains (disparu en 2012). Pour les
connaisseurs de la région, il était à la rue de la Plaine, à côté
du cinéma "Capitole", disparu lui aussi en même temps.
Un
gars des environs de Zurich, qui possède aussi un petit musée
d'instruments mécaniques mais contemporains (car ça se fabrique
encore) a construit lui-même de A à Z il y a une quinzaine d'années
la copie conforme de notre "Phonoliszt Violina" (à part
l’ébénisterie). Il a bien dû prendre quelques centaines de
photos pour reproduire le nôtre dans ses moindres détails. Rien
qu'en matériel il en a eu pour 270'000 fr. Si vous ajoutez les
heures de boulot, vous vous rendez bien compte de la valeur d'un tel
instrument. Je l'ai vu et il est remarquable.
Sur
la partie supérieure, on voit l'archet. C'est cette pièce
circulaire, en crin de cheval, qui va varier de vitesse en fonction
des nuances et contre lequel les violons s'appuient ou se retirent.
Bon
ben à plus ! Et quoi que vous fassiez, faites-le comme il faut.