Le
Musée
Baud c'est aussi un atelier. Pas seulement pour la
réparation et l'entretien des pièces du musée (une activité qui
ne représente en fait qu'un tout petit pourcentage) mais essentiellement pour la réparation et la restauration de pièces qui proviennent du
monde entier. Je n'exagère pas en disant que le grand patron de ces
lieux, Michel
Bourgoz , est le seul spécialiste de ce niveau qui
subsiste encore à ce jour. Avec l'aide de son mécanicien
Jean-Pascal dit Paco, tous deux fournissent un travail remarquable.
Or donc Michel achète des pièces, souvent en mauvais état, les
restaure et les vend. C'est quelques magnifiques objets que je vous
présente aujourd'hui.
Tout
d'abord une pièce à disque "Stella" de la fabrique Mermod
Frères de Sainte-Croix/Suisse. L’entreprise Mermod fut fondée en
1816 par Louis Mermod. Elle a commencé par fabriquer des montres et
puis plus tard des boîtes à musique. L’entreprise a cessé ses
activités en 1925.
Usines
Mermod Frère, Sainte-Croix. Ces bâtiments ont été repris par
Thorens. Ces deux marques ont disparu mais les bâtiments subsistent.
La Stella de Mermod Frères, vers 1900
Brevets déposés
Disque de 43 cm, clavier de 84 lames, avec 10 disques
Cette magnifique pièce est à vendre pour CHF 6'600.- ou 7'700.- avec la table
Passons
maintenant à la pièce à musique fabriquée par Thorens. Mais si
vous le voulez bien, parlons un peu de cette fabrique prestigieuse.
Qui ne connaît pas les platines tourne-disques Thorens ? Cette
entreprise a été fondée en 1883 par Hermann Thorens (1856 –
1943). Au début l’entreprise fabriquait des boîtes à musique
puis dès 1903 des phonographes. La production totale de gramophones
s’élevait à plus de 3 millions d'appareils, les derniers étant
les fameux modèles en « valise et tourne-disques TD126». Thorens
avait su se diversifier en fabriquant aussi des harmonicas (1914 –
1952), des briquets (1923 – 1964). A Noël 1943, la Confédération
suisse offrit un briquet Thorens, nommé le « compagnon », à tous
les soldats suisses mobilisés. Thorens fabriquait également des
rasoirs utilisant un mécanisme à ressort adapté des boites à
musique. Ces rasoirs étaient très prisés des "Globe-trotters"
de l'époque. En 1930 l’entreprise employait environ 1200
personnes. Depuis 1933 et en collaboration avec l’entreprise
allemande Strassfurt-Imperial on fabriquait aussi des radios de haut
de gamme. Mais c’était les tourne-disques qui étaient les
produits phare de Thorens pendant des décennies. Les tourne-disques
Thorens sont aujourd’hui très recherchés par les collectionneurs.
Depuis 1966 les tourne-disques Thorens sont fabriqués en Forêt
Noire, sous licence à l’entreprise EMT Willhelm Franz GmbH,
Wettingen.
L'Edelweiss de Thorens, vers 1890
Le point rouge est en fait un rubis qui fonctionne comme un lubrifiant pour le régulateur de vitesse, en quelque sorte un frein à air. Sans ce régulateur, le mécanisme s'emballerait. Toutes les pièces à musique automatiques en ont besoin.
Le ressort
Entre les deux rangées de lames (les notes) il y a des sortes de roues avec des crochets. Quand un trou du disque passe, un crochet sort, fait tourner la roue et le crochet opposé va gratter la lame pour que la note puisse se faire
Mais ce n'est pas tout... Voilà encore deux petits automates :
Tout d'abord la danseuse espagnole :
Fabriquée à Paris vers 1900 par Lambert. A vendre pour la modique somme de CHF 4'400.-
La grand-mère au tricot :
Sculptée dans du bois en Allemagne vers 1890. Il n'y a pas de musique. A vendre également CHF 4'400.-
Ben voilà, Noël approche à grands pas, vous savez que vous n'avez plus qu'à me contacter pour vos cadeaux. Et si vous m'achetez quelque chose, je viens vous l'apporter en temps voulu déguisé en Père Noël. Pari tenu.