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mercredi 30 janvier 2013

Le Popper Bianca


Après vous avoir présenté le Musée Baud , passons à la 1ère pièce. J'ai envie de vous parler d'un bel orchestrion (enfin tout ce que nous avons au musée est forcément beau) : le Popper's Jazzband. C'est l'instrument que nous faisons jouer en premier lors de l'accueil de nos visiteurs.
 
Construit par la Maison Popper de Leipzig en 1925, il comprend un piano, un xylophone (lames en bois), un métallophone (comme son nom l'indique, lames en métal), des percussions (tambour, grosse caisse, cymbale... et une pièce à cymbale, c'est pas cher hein ?...). Sur le catalogue de la Maison Popper, il était vendu en 1927 pour 9'800 fr... Il fait environ 240 cm de hauteur sur 150 cm de largeur et pèse 5 à 600 kg.
 
C'est un système qui fonctionne par dépression d'air. Je vais essayer d'expliquer au plus simple. On a donc une bande de papier avec des trous. Cette bande va défiler sur une barre de fer avec également des trous, appelée flûte de pan. Dans la partie du bas, il y a un moteur électrique qui va actionner les soufflets. Quand un trou du papier coïncide avec la barre de fer, l'air va être aspiré, emmagasiné dans des sortes de soupapes afin de lui donner plus de puissance pour actionner les fonctions mécaniques des instruments. On peut également voir en transparence un couple danser dans la grosse caisse. L'électricité n'est donc là que pour faire tourner le moteur qui lui-même va actionner les soufflets et pour donner un éclairage intérieur.
 
Sur cet instrument nous faisons jouer des morceaux arrangés par Pascal Schneider, patron de la Maison    CREATONAL .

Maintenant, place à la vidéo de cet orchestrion :



Orchestrion Popper Bianca construit à Leipzig aux environs de 1925. Contient un piano, un effet mandoline, un xylophone, un métalophone, une grosse caisse visible en facade avec un effet d'ombres chinoises à l'intérieur, un tambour, une cymbale, un wood block et un triangle. Joue: A cup of coffee, a sandwich and you.

A bientôt donc... Et quoi que vous fassiez, faites le comme il faut !


lundi 28 janvier 2013

Passage de témoin


Suite et fin de l'histoire du Musée !
L' avenir s'annonce serein pour le musée Baud, puisqu'une solution définitive pour l'avenir a été trouvée en 1995, avec la participation des pouvoirs publics. Considérant l'apport du musée pour l'image du pays à l'étranger, son  indé­niable attrait touristique, sa contribution à la conservation de l'héritage culturel régional, l'Etat de Vaud entre en matière pour une importante contribution à fonds perdu au titre du Fonds d'équipement touristique, moyennant un droit de préemption sur les pièces. Cette décision clarifie la situation et permet à Ariette Baud et Michel Bourgoz de reprendre la direction du musée Baud. Ils reprennent la majorité des actions du «Musée Baud SA» et louent les locaux aux propriétaires pour un bail de longue durée.
Cette heureuse solution est annoncée lors du quarantième anniversaire du musée, célébré comme il se doit avec tous les proches et les représentants des autorités locales et cantonales, soit quelque cent cinquante personnes venues célébrer le maintien de la fameuse collection à L'Auberson. C'est l'occasion pour les représentants de l'Etat de Vaud d'exprimer tout le bien qu'ils pensent du travail des frères Baud et de la valeur de la collection.
Le coût de l'entretien des pièces et la nécessité de leur renouvellement n'échappe pas à la famille Baud, qui assortit l'accord passé en 1995 de la promesse de constituer une Fondation ou une association qui vienne en aide aux exploitants.

Carrousel 1900 à l'entrée du Musée

On a eu chaud !!



Arlette Baud et Michel Bourgoz, actuels patrons du Musée

Au début de l'année 1989, la presse révèle que le musée Baud serait à ven­dre... La rumeur provoque une certaine agitation dans les chaumières de L'Auber­son où l'on redoute que la collection, témoin de la culture locale, ne s'égaille sous d'autres latitudes.
Vu l'âge des deux frères, la rumeur n'est pas sans fondement. A septante-quatre ans, Frédy pourrait aspirer à une légitime retraite, de même que son frère Robert. Ils veulent bien rempiler encore une année, mais après il faudra passer la main. Mais à qui ? Tel est le dilemme. Dans la famille, seule la fille de Frédy, Arlette, se déclare intéressée, mais le rachat d'une collection qui a pris une telle valeur avec le temps et le travail serait pour elle seule une charge insupportable. Que faire alors que les offres alléchantes ne manquent pas ? Des Japonais passionnés se sont montrés intéressés pour met­tre en valeur ces pièces dans leur pays.
Frédy Baud affirme redouter par-des­sus tout que la collection quitte L'Auberson, même pour Sainte-Croix, et il n'est pas le seul à défendre cette idée, de sorte que les discussions vont bon train. Michel Bourgoz (neveu de Frédy) suggère à sa cousine Arlette de repren­dre l'affaire et présente une offre, qui sera finalement retenue.
Une solution provisoire est trouvée sous la forme d'une location du musée à ces deux personnes pour une période de quatre ans, avec la perspective du rachat de la collection par les nouveaux respon­sables.
On respire dans les chaumières. Et un nouvel élan est donné au musée, mais
toujours avec le soutien actif de Frédy et son frère Robert.

samedi 26 janvier 2013

FREDY, un des trois fondateurs du Musée

Continuons donc un peu l'histoire de ce Musée hors du commun :




Frédy muni du capet d'ouvrier de l'époque lors d'une démonstration sur d'anciennes machines-outils pour la fabrication des boîtes à musique

 
Or donc, Frédy était un personnage hors du commun. Disparu à la fin de l'année 1998 à l'âge de 83 ans après une courte maladie (et c'est toujours trop tôt quand on disparaît alors qu'on est en pleine possession de ses moyens physiques et mentaux), il a laissé un grand vide. S'il fallait le définir en quatre mots, on pourrait retenir ceux-ci : altruisme, humanisme, charisme, intégrité. C'était un homme profondément bon, toujours enjoué et affable, doué en plus d'un sens de la répartie inégalable. Par exemple, un beau dimanche d'été, à la fermeture du Musée, Frédy et moi discutions devant l'entrée avec nos derniers visiteurs, des Genevois. Une dame, en inspirant profondément, lui dit : "Qu'est-ce qu'on respire bien à L'Auberson, l'air est sain, vous devez devenir vieux par ici…". "Vous ne croyez pas si bien dire Madame" lui répondit-il, "pour pouvoir inaugurer le cimetière, on a dû emprunter un mort à Yverdon !…".
Au fil des années, Frédy était devenu quasiment une référence mondiale en matière de musique mécanique. J'en connais beaucoup qui auraient attrapé la grosse tête mais Frédy avait su rester modeste et bien qu'il eusse tout connu dans ce domaine, capable de tout restaurer ou même de fabriquer, il était plein d'humilité envers les inventeurs et créateurs de l'époque.
Pour son ensevelissement, ce sont des centaines de personnes qui se sont déplacées à L'Auberson, venant de toute la Suisse et de l'étranger, certaines de très loin.
Si Frédy était une figure incontournable de la région, je ne l'ai connu de manière proche que durant deux ou trois ans. Il m'a appris un nombre considérable de choses durant ce peu de temps et je remercie le Ciel d'avoir eu le privilège de le côtoyer.

vendredi 25 janvier 2013

UN PARMI LES VISITEURS PRESTIGIEUX DU MUSEE

A la fin de mon billet précédent, je vous parlais de visiteurs prestigieux. En voilà un, relevé sur notre Livre d'Or à l'entrée du Musée :


Ce sera tout pour aujourd'hui. Mon prochain billet sera consacré à Frédy, donc l'un des 3 fondateurs (non, non, on n'est pas dans la série TV "Charmed"...) du Musée. 

jeudi 24 janvier 2013

NAISSANCE DU MUSEE BAUD DE L'AUBERSON

Alors ce Musée, il n'est quand même pas venu tout seul ! C'est une longue histoire, pas facile à résumer. Je vais toutefois tenter le coup. D'abord les trois frères Baud :



De gauche à droite : Frédy (1915-1998), Auguste (1924-1973) et Robert (1917-2011)

Leur père Auguste menait de front deux activités, comme beaucoup de gens de la région à l'époque : ouvrier d'usine et petit paysan. Auguste, à côté de ses cinq ou six vaches, avait un atelier où il réparait les "cartels", ces grandes et somptueuses boîtes à musique dont la fabrication a cessé vers 1920 à l'apparition du phonographe. Néanmoins, si les fabricants de ces merveilles ont soit disparu soit abandonné cette production, il n'en reste pas moins que des milliers de propriétaires de belles boîtes à musique étaient en quête d'artisans capables de les réparer ou de les restaurer. C'est le créneau qu'avait choisi Auguste, qui lui plaît, avec succès et dont il en retirait son revenu principal. Les trois gamins participaient à tous les travaux liés à la ferme mais c'est à l'atelier du papa qu'ils s'épanouissaient, dans ce royaume de pièces et d'outils. Pensez s'ils en ont eu le temps de s'imprégner !
A la mort de leur père en 1940, l'aîné Frédy se trouve en charge de famille avec sa mère, et ce sont cinq ans de travail, de débrouillardise, de va-et-vient entre les périodes de mobilisation et celles dans les usines de la région. Les trois frères maintiennent tant bien que mal l'activité de l'atelier et le train de la ferme jusqu'à la fin de la guerre, période marquée par une soudaine passion pour les petites musiques. Les commandes affluent sur la région de Ste-Croix par centaines de milliers de pièces. Les grandes maisons encore à même de produire des musiques n'arrivent pas à honorer toutes les commandes. Les trois frères ne manquent pas ce train-là. En 1946, ils décident de s'associer et créent le 19 décembre la société "Baud frères. Réparation, vente, achat de pièces à musique en tous genres".
Ecoutons Frédy Baud : "... Nous avons bientôt commencé la création de petits automates musicaux tout en consacrant de nombreux instants à la préparation et à l'entretien de pièces anciennes. Avec le temps, elles se sont accumulées chez nous. Chaque fois que nous en vendions une, nous en achetions deux. Nous mettions de côté celles qui nous paraissaient les plus intéressantes par leur construction, leur ancienneté ou la diversité des modèles..."
Les frères constituent ainsi, petit à petit, une vaste collection de pièces et d'automates à musique, d'orchestrions, etc., mais aussi d'outils. Ils font oeuvre de conservateurs de la mémoire collective qui représente la vie quotidienne de centaines de familles de L'Auberson et de la région. Cette passion se fait connaître bien au-delà de L'Auberson, générant des contacts toujours plus nombreux et autant d'occasions de trouver des pièces intéressantes. Et autant moins de place disponible dans leurs locaux. Leur affaire marchant bien, ils décident en 1952 d'abandonner le train de ferme permettant ainsi de libérer de l'espace à l'écurie et à la grange pour entreposer les dizaines de pièces, et pas des moindres, qui s'accumulent. Mais les orchestrions et les grands meubles électro-pneumatiques prenant encore trop de place, il fut décidé d'acheter un baraquement militaire où fut entreposées leurs collections. C'est alors que l'idée d'en faire un musée vit le jour. L'inauguration eut lieu le 8 octobre 1955 en présence de nombreuses personnalités de la région et du canton.
50 ans plus tard (eh oui, nous avons fêté le 50ème du Musée en 2005, je vous en parlerai ultérieurement...) ce sont des centaines de milliers de visiteurs que nous avons accueillis et parmi lesquels de très prestigieux.

mercredi 23 janvier 2013

Les automates de Coppet


Ainsi donc, voici l'histoire de ces automates, puisque c'est bien de cela qu'il s'agisse. Ils ont certainement été fabriqués autour de 1810 à la demande de Madame de Staël qui les fit placer à l'entrée de son château de Coppet.
En pesant sur un bouton, ces personnages de 135 cm redressent la tête, le joueur de clairon porte l'instrument à sa bouche, joue une mélodie et le tambour l'accompagne. Un cylindre garni de goupilles et de ponts en laiton commande l'ouverture des clapets, laissant passer l'air dans les trompettes (qui se trouvent entre les deux personnages) jouant les 5 notes du clairon français. L'imitation du clairon en est saisissante. En même temps, le mouvement à ressort placé dans le corps du joueur de tambour est actionné (alors là, c'est un vrai tambour). A la fin de la mélodie, le mécanisme qui actionne l'ensemble s'arrête, le clairon s'abaisse et les deux personnages font la révérence. Le mécanisme joue six mélodies différentes.
Cet automate fut remarqué Frédy Baud (fondateur avec ses deux frères du Musée du même nom se trouvant à L'Auberson/Ste-Croix) lors d'une exposition à Genève en 1953. Il était alors en assez mauvais état et fut partiellement restauré quelques années plus tard par un certain René Droz, les frères Baud étant chargés de réparer le mouvement principal.
Ce n'est que plusieurs années après qu'un antiquaire veveysan proposa cette pièce aux frères Baud qui l'achetèrent sans hésiter.
Remis à neuf, cet automate a été prêté au château de Coppet (à tout seigneur tout honneur) et à Paris. Maintenant, il ne bouge plus du musée dont il est devenu l'image symbolique et joue plusieurs fois par jour pour les nombreux visiteurs.
Nous y voilà donc, au Musée de musiques mécaniques et automates anciens de L'Auberson http://www.museebaud.ch/ , sur la route Yverdon - Pontarlier, après la localité de Ste-Croix.


L'entrée du Musée

Au fil du temps, j'essaierai de vous parler de ce Musée, son histoire, mon activité en tant que guide (et parfois musicien de rue) et de certaines pièces qui valent le détour.

Petite vidéo de ces fameux automates qui, je le répète, sont uniques au monde...






mardi 22 janvier 2013

LES 2 DE COPPET

Les2deCoppet : mais qu'est-ce donc pour un nom de blog ?
Essayons de décortiquer simplement, en deux mots : 2 qui signifient vraiment deux (1 + 1…) et Coppet, ben comme Coppet, dans le canton de Vaud (chez nous quoi !), à 9,4 km de la gare de Nyon et à 13,4 km de celle de Cornavin/Genève, coordonnées 503'963 / 130'284 (ça, se sont les coordonnées pile-poil du centre de la cour du château).
Alors parlons-en un peu, de ce château :


Sa renommée commence en 1784, année de son achat par le banquier genevois Jacques Necker, ayant fait une magnifique carrière à Paris, où il finit par être choisi par le roi de France Louis XVI pour être son ministre des finances. Necker est le père de Madame de Staël. Ce château appartient toujours à la descendance de Necker.

Bonjour et bienvenue

Après cette courte introduction, vous ne savez toujours pas où je veux en venir et c'est normal, c'est fait exprès…
Ne faisons pas durer le suspens trop longtemps. Les voici donc ces fameux "2 de Coppet" :


Je vous dirai ce qu'ils sont et qu'elle est leur histoire prochainement.