Aperçu

Pages

Translate

jeudi 24 janvier 2013

NAISSANCE DU MUSEE BAUD DE L'AUBERSON

Alors ce Musée, il n'est quand même pas venu tout seul ! C'est une longue histoire, pas facile à résumer. Je vais toutefois tenter le coup. D'abord les trois frères Baud :



De gauche à droite : Frédy (1915-1998), Auguste (1924-1973) et Robert (1917-2011)

Leur père Auguste menait de front deux activités, comme beaucoup de gens de la région à l'époque : ouvrier d'usine et petit paysan. Auguste, à côté de ses cinq ou six vaches, avait un atelier où il réparait les "cartels", ces grandes et somptueuses boîtes à musique dont la fabrication a cessé vers 1920 à l'apparition du phonographe. Néanmoins, si les fabricants de ces merveilles ont soit disparu soit abandonné cette production, il n'en reste pas moins que des milliers de propriétaires de belles boîtes à musique étaient en quête d'artisans capables de les réparer ou de les restaurer. C'est le créneau qu'avait choisi Auguste, qui lui plaît, avec succès et dont il en retirait son revenu principal. Les trois gamins participaient à tous les travaux liés à la ferme mais c'est à l'atelier du papa qu'ils s'épanouissaient, dans ce royaume de pièces et d'outils. Pensez s'ils en ont eu le temps de s'imprégner !
A la mort de leur père en 1940, l'aîné Frédy se trouve en charge de famille avec sa mère, et ce sont cinq ans de travail, de débrouillardise, de va-et-vient entre les périodes de mobilisation et celles dans les usines de la région. Les trois frères maintiennent tant bien que mal l'activité de l'atelier et le train de la ferme jusqu'à la fin de la guerre, période marquée par une soudaine passion pour les petites musiques. Les commandes affluent sur la région de Ste-Croix par centaines de milliers de pièces. Les grandes maisons encore à même de produire des musiques n'arrivent pas à honorer toutes les commandes. Les trois frères ne manquent pas ce train-là. En 1946, ils décident de s'associer et créent le 19 décembre la société "Baud frères. Réparation, vente, achat de pièces à musique en tous genres".
Ecoutons Frédy Baud : "... Nous avons bientôt commencé la création de petits automates musicaux tout en consacrant de nombreux instants à la préparation et à l'entretien de pièces anciennes. Avec le temps, elles se sont accumulées chez nous. Chaque fois que nous en vendions une, nous en achetions deux. Nous mettions de côté celles qui nous paraissaient les plus intéressantes par leur construction, leur ancienneté ou la diversité des modèles..."
Les frères constituent ainsi, petit à petit, une vaste collection de pièces et d'automates à musique, d'orchestrions, etc., mais aussi d'outils. Ils font oeuvre de conservateurs de la mémoire collective qui représente la vie quotidienne de centaines de familles de L'Auberson et de la région. Cette passion se fait connaître bien au-delà de L'Auberson, générant des contacts toujours plus nombreux et autant d'occasions de trouver des pièces intéressantes. Et autant moins de place disponible dans leurs locaux. Leur affaire marchant bien, ils décident en 1952 d'abandonner le train de ferme permettant ainsi de libérer de l'espace à l'écurie et à la grange pour entreposer les dizaines de pièces, et pas des moindres, qui s'accumulent. Mais les orchestrions et les grands meubles électro-pneumatiques prenant encore trop de place, il fut décidé d'acheter un baraquement militaire où fut entreposées leurs collections. C'est alors que l'idée d'en faire un musée vit le jour. L'inauguration eut lieu le 8 octobre 1955 en présence de nombreuses personnalités de la région et du canton.
50 ans plus tard (eh oui, nous avons fêté le 50ème du Musée en 2005, je vous en parlerai ultérieurement...) ce sont des centaines de milliers de visiteurs que nous avons accueillis et parmi lesquels de très prestigieux.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire